Emilie Veillette

Ça fait un certain temps que cette entrevue trottine dans ma tête. Emilie Veillette est sans doute une des rideuses des plus prisées au Québec. Elle a l’air en contrôle 100% du temps et elle ride des chevaux qui font sérieusement rêver. J’ai parlé avec Émilie pour cette entrevue avant le temps de fêtes. J’attendais qu’elle revienne au pays pour pouvoir lui parler face à face, mais elle travaille maintenant aux USA et poursuit ses rêves là-bas (et je la comprends tellement). Nous avons donc fait une entrevue par courriel. Les réponses qu’elle m’a données sont inspirantes et font rêver. Les gens qui foncent et qui suivent leurs rêves sont une source d’inspiration pour moi. J’ai été chanceuse jusqu’ici d’avoir interviewé des filles toutes super motivées et fonceuses. C’est peu dire qu’Émilie ce mix particulièrement bien à la gang. 😉

Sophie: De tous les entraineur(e)s avec qui tu as rider, lequel (ou laquelle) t’as le plus marqué, et pourquoi?

Emilie: Beaucoup d’entraineurs ont influencé mon parcours. J’ai ridé avec pratiquement tous les meilleurs au monde. Malgré tous les entraineurs qui ont croisé mon chemin, je dirais que mes parents restent dans le palmarès des riders qui m’ont marqué. Ensuite, Jolene Montgomery a joué un très grand rôle dans ma vie personnelle ainsi que dans ma carrière à cheval. Puis, je dirais que Pierre-Luc Phaneuf est la personne qui m’a appris à rendre un cheval vraiment “broke“.

Sophie: Quel est le meilleur conseil que tu as reçu par rapport à ta carrière en général?

Emilie: Ma mère est une pro pour toujours me conseiller, cependant il y a une phrase qui me revient toujours en tête. “Sometimes you have to get out of your comfort zone to accomplish great things.” (parfois, il faut sortir de notre zone de confort pour accomplir de grandes choses). Cette phrase vient de Jolene Montgomery.

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Sophie: Pourquoi as-tu décidé de rester aux USA?

Emilie: Raison #1; tu dois te mesurer aux meilleurs pour devenir la meilleure. J’ai des buts et des rêves qui ne peuvent être réalisés qu’aux États-Unis. J’aime la mentalité des gens ici. C’est certain que c’est difficile d’être loin de ma famille, mais dans la vie, ma plus grande peur, c’est de choisir l’option confortable et d’avoir des regrets. Je pense que si je visualise mes buts, les résultats que je veux atteindre ne peuvent simplement pas être réalisés au Québec. Mon désir de réalisé mes rêves est tellement est beaucoup plus grand que mon désir pour une vie confortable et paisible.

Sophie: C’est connu que les chevaux qu’on a la chance à monter nous forment en tant que cavalier. On ne peut parler d’Émilie sans parler de Marley. Crois-tu qu’il t’a aidée à devenir l’entraineure que tu es aujourd’hui?

Emilie: Il est certain que mon Marley est une grande partie de qui je suis aujourd’hui. Je pense sérieusement que ce cheval a été mis sur mon chemin pour une raison. Je crois qu’il a croisé ma vie pour m’amener à un niveau que je croyais pratiquement inatteignable. Marley m’a aidé à atteindre plusieurs rêves et il a réellement été mon meilleur ami. Je sais que ce cheval était un cadeau du ciel et j’en serai toujours reconnaissante.

Sophie: Selon toi, qu’est-ce qui devrait faire partie du plan d’entraînement de tous les compétiteurs?

Emilie: Je crois que ce que pour chaque personne ( que tu sois entraineur, jockey, rodéo, gymkhana…) le plus important c’est de connaitre ton cheval, sa personnalité, et t’assurer qu’il soit heureux et confortable. Il faut respecter ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas. Il faut respecter son style et son tempérament. Il est important de connaitre nos limites en ce qui a trait de nos connaissances et de ne pas avoir peur de demander de l’aide à quelqu’un de plus qualifié.
Je crois aussi que de savoir donner une certaine confiance à son cheval est une bonne fondation. Je crois que c’est la clé, et sincèrement, c’est plus atteignable qu’on le pense. Pour ma part, en connaissant le point fort et les points faibles aide aussi. Finalement être conscient de mon cheval et de sa biomécanique m’aide à faire bouger chaque partie du corps de mon cheval (ensemble et individuellement).

Sophie: Quel est le moment qui t’a rendue le plus fière? Peux-tu me dire comment tu te sentais pendant ce moment?

Emilie: Le moment qui me rend le plus fier est certainement en 2011 lorsque Marley et moi avons remporté “champion du monde réserve” dans le juvénile au BFA. Marley venait alors d’accomplir quelque chose d’incroyable dans un des moments les plus difficiles de ma vie. À ce moment dans ma vie, ma mère et moi n’avions ni maison, ni camion, ni remorque et certainement pas un seul sou. Je me souviens d’avoir vu ma mère compter ses sous et de ne pas en avoir ses pour un café au Tim Horton puisque tout son argent était pour Marley et moi.
Juste avant notre départ pour le BFA les mots d’encouragements que nous avons reçus étaient pour nous dire que nous rêvions en couleur. Je ne crois pas que ces commentaires étaient mal intentionnés je crois que c’était du jamais vu et que les gens n’arrivaient pas à concevoir que l’impossible était possible! Les gens disaient que notre cheval ne serait jamais assez rapide et on avait même eu une offre pour en faire un cheval de roping! Aha.
Rendu là-bas, Marley était notre dernière option puisque s’il ne faisait pas l’affaire probablement que ma courte carrière aurait prit fin. Cependant, Marley a décidé de prouver qu’il pouvait faire parti de la cour des grands et que les rêves peuvent être réalisés avec seulement que les moyens du bord!

Sophie: Quelles sont les manoeuvres qu’un cheval devrait savoir avant d’être initié au patron?

Emilie: Avant de montrer le patron à mes chevaux je m’assure qu’ils savent bouger chaque partie de leur corps (ensemble et individuellement). J’aime que mes chevaux aient un bon “stop” et un bon reculé. Ils doivent être lèges du devant et savoir se servir de leurs postérieurs. Ça peut paraître stupide, mais assurez-vous que votre cheval sache faire des lignes droites et des ronds parfaits sans trop d’aides avant de le mettre dans le patron. Une run de barils c’est 3 cercles et 4 lignes droites. Vous seriez surpris du nombre de chevaux que je rencontre qui ignore comment se tenir dans un cercle ou une ligne droite. Pour ma part, je ne peux fonctionner sans un cheval extrêmement dompté! Ceci rend mes chevaux autonomes, à la fin de l’entrainement ils peuvent faire leur job par eux-mêmes et n’ont pas vraiment besoin d’aide.

Sophie: Tout le monde sait que ta mère est aussi dans le monde de la course de barils et qu’elle te suit et te supporte! Crois-tu que ta mère a activement participa montée dans le milieu?

Emilie: Lorsque j’étais plus jeune, ma mère a été la personne qui m’embarquait toujours dans ses histoires folles (comme le BFA). Maintenant je prends la relève et c’est moi qui l’embarque dans mes plans de fou. Des fois j’ai l’impression qu’elle voit dans le futur. Tout ce qu’elle aime par rapport aux chevaux vient souvent à la mode 5 à 10 ans plus tard! Mon père a aussi aidé beaucoup les dernières années et je suis très consciente que je peux toujours compter sur eux et me servir de leur savoir à propos des chevaux.

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Merci, Emilie d’avoir accepté de participer à ce projet! J’espère encore une fois que cet article vous a plu. Je souhaite que de lire les dessous de la vie de ses Québécoises idolâtrées vous fasse rêver et vous motive pour vos performances à venir. Je crois que le plus important c’est de garder en tête que chaque rider et chaque cheval a un potentiel à réaliser. De se rendre au bout de son potentiel devrait être la chose qui vous motive à vous lever le matin pour rider. Pour ceux, comme Émilie, qui travaillent tellement fort pour réaliser leur potentiel,  la vie les pousse vers leurs rêves. C’est beau de voir que des gens de “par chez nous”, des gens que l’on croisait sur les terrains de shows, soient rendus à croiser des champions du monde sur leur nouveau terrain de show. C’est encore plus fou de voir que ces gens, malgré tout ce qu’ils ont accompli, restent assez humbles pour garder contact avec leur petit Québec.

Bonne Chance dans tous tes projets Emilie! Continue à nous faire rêver et à prouver au reste du monde que les Québécois peuvent, eux aussi, être dans la game.

Pour plus de contenu: suivez moi sur FB (rodeo and things) et sur insta: @rodeoandthings

2 thoughts on “Emilie Veillette

  1. Je voulais simplement vous dire que vous êtes comme une amie qui me donne des conseils! J’adore VOUS lire ET jai tjrs hâte aux prochaines lectures!!
    Super inspirant!!
    Merci bcp!!

    Envoyé de mon iPhone

    Liked by 1 person

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