Je suis super heureuse de vous présenter ma première entrevue! Julie Richer m’a généreusement offert de son temps pour répondre à mes petites questions qui vous intéresseront certainement. Pour ceux qui ne connaissent pas Julie, c’est une entraîneure de Reining TRÈS talentueuse! J’ai aimé apprendre d’elle. J’aime bien sa façon de penser et son éthique à cheval. Je lui ai posé sept questions sur divers sujets. Elle a su répondre à chacune de mes questions de façon très élaborée, avec le coeur d’une passionnée. J’espère que vous y trouverez de bons conseils!
Ça va comme suit…
Décris-moi c’est quoi pour toi un cheval fait?
Un cheval fait c’est un cheval qu’on peut rider à une main et qui fait toutes ses manoeuvres en équilibre et sans résistances. C’est un cheval qui a une bonne attitude lors du travail; un cheval calme, confiant et de bonne humeur.
Quel est le truc le plus utile (parmi tant d’autres) pour arriver à avoir un cheval fait?
La constance de l’entraînement tout en respectant le cheval physiquement et mentalement. Développer un bon programme d’entraînement, un programme en lequel on a confiance et le respecter. Il est aussi important de ne pas hésiter à aller chercher des réponses ailleurs, de demander de l’aide à d’autres entraîneurs. Aussi, il faut être à l’écoute de son cheval, le lire et être capable de déterminer dans quelle discipline il a le plus d’aptitudes. Ce n’est pas parce que ton cheval à les meilleurs papiers de cheval de vitesse au monde qu’il va aimer faire des barils. Des fois, les papiers ça ne veut pas tout dire, il faut écouter son cheval.
Il faut aussi se satisfaire des petits progrès. On veut un cheval volontaire; si l’on voit qu’il veut travailler, il faut l’encourager dans cette voie.
Quel est la différence pour toi lorsque tu rides un open et un poulain?
Open: programme plus physique, c’est un cheval dompter alors il faut plus se concentrer sur un programme de mise en forme physique (le cardio et la musculature). Il faut s’assurer de garder son cheval de bonne humeur. C’est important de garder son cheval dans le bon “frame” quand tu le rides, entretenir ses manoeuvres. De longs breaks sont aussi de mise après la saison (mettre dehors tout l’hiver et le reprendre au printemps pour la mise en forme). Important de varier l’entraînement; randonnée, obstacles, changer les idées!
Poulain: Il faut être constant avec les jeunes chevaux. Il ne faut pas rider longtemps 20-30 minutes par jour (les poulains ont beaucoup d’énergie, mais pas longtemps), mais il faut rider régulièrement! Il faut y aller étape par étape avec les poulains. Des fois tu as un jeune cheval qui apprend super vite et c’est facile de vouloir aller vite, mais c’est important de ne pas sauter d’étapes. Il faut faire attention aux membres et au mental. Il faut rester à l’écoute de leur corps de leur mental. On ride les poulains en sachant quand s’arrêter et en les respectant.
Quel est le rôle du rider à la maison vs au show?
Beaucoup de gens ne sont pas assez exigeants à la maison. À la maison il faut demander le 110% et mettre de la pression. Toujours entraîner avec la main de show (La première commande qu’on demande c’est comme si on était au show, mauvaise réaction = correction. Au show on a qu’une chance, mais à la maison c’est le temps de corriger).
Au show, c’est le fun!! c’est important de sortir à beaucoup de compétitions pour “schooler” son cheval, qu’il voit plein de places et plein de terrains différents. Il est important de ne pas changer son programme d’entraînement juste parce que le show s’en vient, restez constant.
Les shows c’est pour tester son programme, pour voir s’il est bon et solide. C’est aussi pour apprendre à connaître notre cheval. Ton cheval change, à la maison tu l’observes et au show tu l’étudies. Avec les informations que tu ramasses, tu adaptes ton programme d’entraînement.
Allez au show pour avoir le max de votre cheval, ne pas essayer d’en avoir plus qu’à la maison.
Crois-tu en la psychologie sportive en équitation?
La psychologie sportive c’est super important. Il n’y en a pas assez en équitation malheureusement, mais on peut transposer celle des autres sports. En fait, tout ce qui englobe l’hygiène de vie en général c’est important (alimentation, sommeil, forme physique). On s’oublie trop des fois, c’est important de s’occuper de nous aussi. Il ne faut pas trop se mettre de pression. Il faut aller au show pour faire du mieux qu’on l’on peut, pas pour gagner à tout prix. Il ne faut pas perdre nos repères et oublier pourquoi on fait ce que l’on fait. C’est important d’apprendre à gérer la pression, d’avoir du stress, mais du bon stress.
Comment est-ce que le yoga t’aide à cheval?
“Quand tu deviens trop dans ta tête, dans ta technique, tu essaies de placer ton cheval comme tu le veux, pas comme il le peut.” Le yoga, ça nous apprend à bien respirer, c’est tellement important. Bien respirer nous apprend à gérer nos émotions, de cette façon ton cheval n’est pas un outil pour te défouler. Avec ce sport on s’approprie notre corps ce qui nous aide à mieux connecter avec le cheval. Le yoga apporte une certaine souplesse et un équilibre qui est important à cheval.
C’est aussi une façon de trouver un équilibre dans nos vies, de nous dire qu’il n’y a pas que les chevaux. Qu’on peut avoir d’autres centres d’intérêts, d’autres priorités.
Quel truc donnerais-tu aux jeunes qui essaient de se frayer un chemin dans le domaine?
“Croyez en vos rêves, car ils sont ce que vous deviendrez”. Il y a toujours de la place pour les passionnés. Il ne faut pas lâcher. Il ne faut pas écouter les gens négatifs qui vous diront que vous ne devriez pas suivre vos rêves. Il faut écouter son coeur et sa petite voix intérieure. C’est la seule manière d’être vraiment heureux.
Merci à Julie pour son temps, sa passion et son talent! En espérant avoir touché quelques personnes.
Super belle entrevue – merci Julie!
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